Physician Payment Mechanisms, Hospital Length of Stay and Risk of Readmission: a Natural Experiment
Cet article présente une analyse de l'impact du mode de rémunération des médecins spécialistes sur la durée de séjour de leurs patients à l'hôpital et sur leur risque de ré-hospitalisation. À cette fin, nous exploitons une réforme majeure mise en place au Québec en 1999. Le gouvernement du Québec a introduit un mode de rémunération mixte optionnel pour les spécialistes travaillant en établissement. Ce mode de paiement combine un per diem fixe et une rémunération à l'acte partielle, comme alternative à la rémunération à l'acte traditionnelle. Nous développons d'abord un simple modèle théorique de la décision du médecin de choisir ou non la rémunération mixte. Nous montrons qu'un médecin qui adhère à la rémunération mixte sera incité à accroître le temps qu'il consacre par acte. Nous démontrons que dans la mesure où cet effet n'améliore pas la santé du patient au-delà d'un certain niveau critique, ce dernier séjournera plus longtemps à l'hôpital au cours de la période. Au niveau empirique, à l'aide d'une vaste base de données longitudinales dénominalisées portant sur des patients du Centre Hospitalier de l'Université de Sherbrooke, nous estimons un modèle de durée à l'hôpital et hors hôpital analogue à une approche différence-en-différences. Notre méthode d'estimation se fonde sur un modèle de risque proportionnel mixte à deux états. Selon nos résultats, la durée de séjour des patients traités par des médecins qui ont passé à la rémunération mixte se serait accrue en moyenne de 10,8 % (0,71 jour). Cependant, le risque de ré-hospitalisation dans un même département avec le même diagnostic n'aurait pas été affecté par la réforme au niveau global.
[ - ]