Le lien entre les compétences en numératie et les rendements sur le marché du travail au Québec
L’objectif de cette étude est d’estimer la relation entre les compétences en numératie mesurées à l’âge adulte et la rémunération des travailleurs au Québec. Pour ce faire, nous utilisons les micros données confidentielles du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) et celles de l’Enquête longitudinale et internationale des adultes (ELIA). Cette recherche est principalement descriptive. Dans un premier temps, nous dressons un portrait socioéconomique des individus selon leur niveau de compétences en numératie. Dans un deuxième temps, nous mesurons les rendements salariaux des compétences en numératie au Québec. Nous résultats suggèrent que pour les travailleurs actifs de la population québécoise, une augmentation d’un écart-type des compétences en numératie est associée à une augmentation moyenne de 21 % du salaire, un chiffre légèrement supérieur à celui estimé pour le reste du Canada. Nous documentons également en détail les variations dans ces rendements chez les adultes ayant des caractéristiques sociodémographiques différentes. Concrètement, nous estimons les rendements salariaux des compétences en numératie selon l’âge, le sexe, le pays de naissance, le niveau d’éducation des parents, le secteur d’activité et le type de travailleurs. Finalement, dans un troisième temps, nous évaluons à quel point les différentiels de compétences en numératie peuvent expliquer les écarts salariaux entre les hommes et les femmes. Nos résultats suggèrent que les disparités de compétences en numératie entre ces deux groupes peuvent expliquer une part importante des écarts de salaire entre les sexes. En effet, près de la moitié de l’écart salarial entre les hommes et les femmes est attribuable aux différences de compétences en numératie. Comparativement aux hommes, seulement 7.1 % des femmes de 16 à 64 ans au Québec ont un niveau de compétences en numératie élevé ou très élevé comparativement à 14.3 % des hommes.