Nouvelles formes d’engagement dans le travail : Y-a-t-il une « spécificité jeune » ?
Les jeunes contemporains entretiennent-ils un rapport spécifique au travail ? Sont ils les vecteurs de nouvelles formes d’engagement dans l’activité productive, différentes de celles des anciennes générations ? Pour répondre à ces questions, à partir d’une enquête par questionnaire auprès de mille travailleurs québécois, nous analysons dans cet article trois dimensions essentielles de l’engagement des jeunes au travail : la centralité du travail, sa finalité principale et les attitudes à l’égard des normes managériales. Les résultats des analyses montrent qu’il n’y a pas de hiatus profond entre les jeunes travailleurs et les plus âgés en ce qui a trait aux trois dimensions de l’engagement. Cependant, les jeunes travailleurs accordent une moins grande importance au travail que les plus âgés, tout en étant en plus forte quête de reconnaissance et de réalisation personnelle. On constate également une adhésion plus forte des jeunes aux normes du nouveau modèle productif, notamment l’acceptation en grande proportion de la rémunération au rendement et de la responsabilité individuelle en matière de sécurité d’emploi et d’avenir professionnel.