Évaluation économique du service de premiers répondants sur le territoire de l’agglomération de Montréal
En 2004, le CIRANO a publié une étude sur les coûts et les bénéfices économiques qui pourraient être associés à l’implantation d’un service de premiers répondants sur le territoire de l’agglomération de Montréal par l’entremise du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) (de Marcellis-Warin, Peignier et Boisclair, 2004). Il existait déjà, à cette époque, des services de premiers répondants dans quelques arrondissements (villes indépendantes fusionnées à Montréal en 2001). La question était alors de déterminer si le service de premiers répondants devait être étendu à l’ensemble des arrondissements et des villes liées de l’île de Montréal. Le projet de recherche regroupait l’ensemble des éléments nécessaires pour permettre de bien structurer la réflexion concernant la mise en place d’un service de premiers répondants au sein du service incendie de la ville de Montréal.
En septembre 2015, après plusieurs années de fonctionnement du service, la Ville de Montréal a confié le mandat au CIRANO de réaliser une évaluation économique a posteriori du service de premiers répondants. Les objectifs de l’étude sont nombreux : évaluer l’impact réel du service sur la mortalité et la morbidité ainsi que sur le bien-être des victimes, attribuer une valeur économique à ces bénéfices, évaluer les coûts du service de premiers répondants et finalement estimer la valeur que les Montréalais accordent à l’existence du service de premiers répondants.
La présente étude procède donc à une évaluation économique du service et propose également des éléments d’analyse complémentaires à prendre en compte dans l’évaluation économique relativement à l’organisation et à l’efficacité des services offerts.
Si les coûts directs tendent à être relativement disponibles et quantifiables, il en va autrement des coûts indirects et des bénéfices qui n’ont pas nécessairement de valeur marchande. Le principal avantage d’un service de premiers répondants est qu’il permettrait de sauver des vies sur un territoire donné en réduisant le temps d’accès aux soins préhospitaliers d’urgence. Le cas échéant, quelle valeur devrait-on accorder à ces vies? Les premiers répondants permettraient également de réduire la souffrance, de stabiliser l’état des patients et d’éviter certaines complications graves. Quelle valeur pourrait-on accorder à une réduction de cinq minutes de la souffrance d’une personne aux prises avec une détresse respiratoire?
Afin d’apporter d’autres éléments à prendre en compte dans l’évaluation, l’étude présente les résultats d’une enquête CIRANO réalisée auprès de 1001 répondants résidents de l’île de Montréal pour connaître leur niveau de connaissance du service de premiers répondants, leur niveau de satisfaction, leur disposition à payer et leur perspective en ce qui a trait à la valeur du service de premiers répondants (enquête administrée par Léger par Internet du 14 au 19 novembre 2016).