L’aide fiscale à l’industrie du jeu vidéo à Montréal - Quelques éléments de réflexion

Ce document est publié dans la série « Pour Discussion »

Les documents « Pour discussion » visent à présenter un état de la situation dans un domaine donné et de susciter une discussion. Ces documents ne représentent pas une prise de position du CIRANO, néanmoins la qualité scientifique de ces documents est assurée par son comité scientifique constitué d’experts universitaires reconnus.


La ville de Montréal est considérée comme un pôle majeur de l’industrie du jeu vidéo à l’échelle planétaire. À l’origine, cette grappe industrielle ne reposait que sur quelques firmes d’animation numérique associées à la production télévisuelle et cinématographique. À la fin des années 1990, le gouvernement du Québec provoque toutefois l’arrivée sur le territoire de plusieurs grands studios de renommée internationale dans le secteur du jeu vidéo en leur accordant des crédits d’impôt. La grappe montréalaise prend alors son envol. En 2015, les crédits d’impôt pour la production de titres multimédias sont toujours disponibles. Ils ont coûté 144 millions $ aux contribuables québécois pour cette seule année. Malgré le coût élevé du programme, très peu de données sont produites pour permettre d’en mesurer les retombées. Cette recherche propose des pistes de réflexion à partir d’éléments conceptuels sur les politiques industrielles afin de déterminer les bénéfices et les coûts potentiels du programme québécois de crédit d’impôt pour la production de titres multimédias. Quelques constats sont établis à partir d’une revue de littérature et par l’analyse de données tirées d’études existantes. Ces constats invitent à remettre en question la pertinence du crédit d’impôt. La politique actuelle vise surtout à faire de Montréal un territoire de production bon marché pour les grands studios de production internationaux de jeux vidéo. Le gouvernement aurait intérêt à miser davantage sur la propriété intellectuelle québécoise et la création de nouvelles entreprises. Par le fait même, il devrait réduire substantiellement ses subventions aux capitaux étrangers.

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