L'université se professionnalise-t-elle au Canada ? Une analyse longitudinale des choix de programmes de formation
En se basant sur des données provenant de l'AUCC et de la CREPUQ, cet article vise à répondre à la question suivante : Décèle-t-on, empiriquement, en contexte canadien des tendances, sur une période de quinze ans, vers des choix de programmes universitaires à caractère vocationnel/professionnel ayant de plus grandes possibilités d'employabilité, au détriment des choix de programmes de formation générale (« Liberal Arts ») ? Les données de l'AUCC (1989-1990 et 1998-1999) portent sur dix grandes universités canadiennes : Alberta, Colombie Britannique, Calgary, Laval, McGill, Montréal, Toronto, Waterloo, Western Ontario et York. Celles de la CREPUQ (1996-1997 à 2005-2006) concernent trois universités québécoises : McGill, Montréal et Laval. En classifiant les différents programmes selon le modèle de Brint et al. (2005), les analyses révèlent que les inscriptions pour la période retenue dans des programmes de baccalauréat de type « Liberal Arts » ont diminué de manière significative alors que, inversement, les inscriptions dans des programmes de type professionnel/vocationnel ont augmenté de manière significative. L'étude plus détaillée des inscriptions dans les trois universités québécoises pour la période retenue ajoute la dimension des inscriptions aux deuxième et troisième cycles. Les résultats montrent que l'on assisterait à un processus de professionnalisation dans les universités québécoises de l'étude plus marqué dans les deux universités francophones que dans l'université anglophone. L'article conclut en proposant une interprétation des tendances observées vers la professionnalisation dans les universités de l'étude.
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