The Impact of Cigarette Tax Reduction on Consumption Behavior: Short-and Long-Term Empirical Evidence From Canada
De nombreuses études scientifiques ont été menées afin d'explorer le lien entre les taxes et la consommation des produits dérivés du tabac, plus en détail sur le fait d'arrêter de fumer. Bien que la plupart de la recherche ait été menée en comparant des niveaux statiques de taxation entre états ou pays, presque aucune étude n'a regardé les effets dynamiques des taxes, encore moins dans le contexte d'une réduction de taxes non homogène au sein d'un pays donné, en parallèle à certains phénomènes concomitants tels que le recours à la contrebande. De plus, la majorité des recherches n'ont pas adopté un cadre théorique contingent, tenant compte de certaines variables potentiellement influentes telles que l'âge des consommateurs et le niveau de consommation préalable. En utilisant une base de données unique compilée par Statistique Canada, cette recherche estime plusieurs modèles qui explorent le comportement des consommateurs envers les cigarettes en lien avec une réduction des taxes de même qu'une série de facteurs individuels pouvant influencer ces comportements. Nous distinguons les effets dans le court terme i.e. tout de suite après que les taxes aient été réduites et dans le long terme i.e. environ un an après que les taxes aient été réduites. Nos résultats montrent que la consommation des cigarettes de contrebande est directement et fortement liée au niveau des taxes, et que ce comportement peut être diminué de façon efficace par une réduction des taxes. Une telle réduction explique quelque 17 % de la décision d'un fumeur d'arrêter de consommer régulièrement des cigarettes de contrebande. De plus, nos résultats montrent que les taxes ont un rôle très limité dans l'explication de la propension des individus à arrêter ou à commencer à fumer, surtout en comparaison avec l'âge et le niveau actuel de consommation. Nos analyses montrent que, malgré les effets statistiquement significatifs dus à la grande taille de l'échantillon, la portion du comportement du fumeur ou du non-fumeur qui est expliquée par les taxes est très petite. En d'autres termes, bien que les réductions de taxes sur les cigarettes abaissent la propension à arrêter de fumer ou à rester un fumeur, surtout à long terme, ces réductions expliquent environ un demi de 1 % de cette décision. En comparaison, les modèles qui tiennent compte de l'âge du répondant ou, dans le cas des fumeurs, de la moyenne des cigarettes fumées par jour arrivent à expliquer de l'ordre de 5 % à 10 % du changement du comportement, soit 10 à 20 fois davantage que les taxes seules. Ces résultats suggèrent que, malgré leur influence statistiquement significative sur les changements dans les comportements des fumeurs et des non-fumeurs, les réductions de taxes à partir d'un niveau initial aussi haut que 21 $ par cartouche de 200 cigarettes ne sont pas des facteurs véritablement décisifs pour les modifications au comportement, autant dans le court que dans le long terme. En effet, quand les taxes sont si élevées, et dans un contexte où environ 20 % de la population fume, les réductions des taxes n'incitent pas fortement les non-fumeurs à commencer à fumer ni n'incitent fortement les fumeurs à ne pas arrêter de fumer. Par contre, quand il est relativement facile de trouver sur le marché des produits de contrebande, ces réductions diminuent fortement la consommation de cigarettes de contrebande par les fumeurs. Ce résultat justifierait des recherches futures sur des moyens plus efficaces de mettre un frein au tabagisme, tels que les campagnes de marketing social cherchant à sensibiliser les consommateurs sur les dangers pour la santé (autant dans le court que dans le long terme) associés à la consommation de tabac.
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