Impact de la Prime au travail sur l'effort au travail : une approche expérimentale
Le seul impact significativement différent de zéro est obtenu dans le cas de la prime au travail la plus généreuse (-1,122 tâches). Cet effet négatif s'explique par le fait que, sous le régime Aide sociale, les choix de la majorité des participants sont tels que leurs revenus se situent dans la région où la prime est décroissante avec le revenu de travail. Quant aux résultats de l'analyse structurelle, ils montrent que, dans le cas des familles monoparentales, l'introduction du régime Aide sociale + Prime au travail stimule l'effort au travail (participation + nombres de tâches) des personnes effectuant peu de tâches par jeu (moins de 12 tâches) sous le régime Aide sociale. Par contre, on observe un impact désincitatif au travail dans le cas des personnes effectuant un nombre plus élevé de tâches (plus de 13 tâches). Quant au remplacement du programme APPORT par la Prime au travail, il stimule aussi la participation au travail mais réduit l'effort au travail de façon moindre, au-delà de 13 tâches. Dans le cas des personnes seules, l'introduction du régime Aide sociale + Prime au travail produit le même type d'effet que dans le cas des familles monoparentales, mais de façon beaucoup plus modeste (car la prime est très faible). Ces résultats sont qualitativement semblables à ceux obtenus par Fortin, Lacroix et Parisé (2007) à l'aide de simulations effectuées à partir d'un modèle micro-économétrique d'offre de travail au Québec en 2002.