Les effets du crédit d’impôt pour la prolongation de carrière sur l’emploi et les revenus
En 2012, le gouvernement du Québec a introduit le Crédit d’impôt pour la prolongation de carrière (CIPC), une mesure fiscale touchant les travailleurs de 65 ans et plus (60 ans et plus depuis 2019). Le crédit vise à éliminer l’impôt à payer sur une partie du revenu de travail des travailleurs expérimentés afin de les inciter à demeurer ou à retourner sur le marché du travail. Cette mesure a été bonifiée chaque année depuis 2015 de sorte que le coût de la mesure est passé d’un modeste 46 M$ en 2012 à plus de 342 M$ en 2019.
En utilisant les microdonnées de panel de l’Étude longitudinale et internationale des adultes (ÉLIA) de 2012 à 2020, les auteurs proposent une série d’approches méthodologiques pour évaluer l’impact du crédit sur les comportements d’offre de travail. Les estimations fondées sur la méthode la plus efficiente d’un point de vue statistique suggèrent que le CIPC a eu un impact significatif sur les revenus d’emploi, en particulier pour les femmes. Toutefois, les effets ne surviennent qu’à partir de la quatrième ou cinquième année suivant de l’implantation du crédit, soit les années de forte bonification du crédit. Les auteurs soulignent qu’au-delà de son efficacité avérée, la question de l’efficience du crédit — soit l’impact réel d’une possible participation accrue au marché du travail sur les revenus imposables, et conséquemment sur les recettes fiscales du gouvernement — reste toutefois à démontrer.