Les effets à court et moyen terme du soutien financier aux étudiants au Québec et dans le reste du Canada
Dans ce rapport, nous évaluons les effets à court et à moyen terme d’une variation exogène du coût des études post-secondaires (ÉPS) générée à partir d’un soutien financier offert aléatoirement au Québec et dans le reste du Canada. Ces effets sont mesurés à l’aide de variables économiques observées dans la phase initiale du cycle de vie et mesurant la qualité de la transition études-travail vers l’âge de 30 ans.
Une augmentation du niveau de soutien financier (par rapport à celui déjà rendu disponible par les programmes d’aide financière québécois et canadien) a-t-elle un impact sur la décision d’entreprendre des études supérieures ? Et si oui, pour qui ? Cette augmentation a-t-elle un impact sur les trajectoires de revenus des jeunes qui poursuivront des ÉPS ? Le soutien financier se substitue-t-il au soutien financier des parents ou vient-il simplement s’ajouter aux soutiens existants, voire encourager plus de soutien des parents ? C’est à ce type de questions que l’étude tente de répondre.
Pour ce faire, nous combinons les données provenant (i) de l’expérience de terrain « Volonté d’emprunter » (Willingness to Borrow) à laquelle ont participé 1248 élèves en dernière année de secondaire en Ontario, au Manitoba ou en Saskatchewan, ou inscrits dans un Cégep au Québec en 2008-2009, et (ii) d’une enquête de suivi exécutée entre 2019 et 2021 auprès de ces mêmes participants. L’expérience originale visait principalement à estimer la valorisation du soutien financier aux ÉPS et incluait des paiements de soutien « randomisés » qui nous permettent d'utiliser un protocole « Contrôle vs. Traitement », afin d’estimer l’effet causal d'une variation exogène des frais de scolarité au Québec et dans le reste du Canada. Nos résultats montrent que l’augmentation du soutien financier générée par l’expérimentation doit être considérée comme un soutien financier ex ante tous programmes confondus. Elle nous permet donc de déterminer ce qui adviendrait dans le cas où l’état décidait de réduire le coût des études supérieures. Cela veut aussi dire que les résultats présentés ci-dessous ne peuvent être utilisés pour évaluer l’impact de politiques plus ciblées telles que certaines mesures récemment introduites par le Gouvernement du Québec dans le cadre du programme « Bourses Perspective Québec » puisque ce dernier a pour but d’inciter les étudiants à choisir des filières spécifiques.