Mesurer l’accès et la qualité des soins de première ligne au Québec : Réflexions issues de recherches sur la prise en charge des patients
Plus d’un million de « patients orphelins » sont toujours en attente d’un médecin de famille au Québec comme le révèle le Tableau de bord du ministère de la Santé et des Services sociaux. Ce printemps, le ministre Dubé a lancé plusieurs initiatives visant une transformation du système de santé pour assurer un accès à des soins de première ligne de qualité et dans les meilleurs délais. Ces réformes s’articulent principalement autour de l’inscription des patients auprès d’un médecin de famille.
Avoir accès à une source habituelle de soins est presque universellement considéré comme étant une bonne chose. Dans ce court texte, Erin C. Strumpf, professeure à l’Université McGill et Fellow CIRANO, et ses co-auteures remettent en question cette idée. Elles montrent qu’on a trop souvent tendance à confondre les concepts et à supposer que des contacts répétés témoignent d’une véritable relation de confiance et empreinte de bienveillance qui, ultimement, amélioreront la santé du patient.
Afin d’évaluer efficacement les mesures mises en place, il est essentiel d’expliciter et de clarifier les processus par lesquels les soins aux patients peuvent effectivement être améliorés et de préciser les indicateurs les plus pertinents et qui captent réellement les résultats d’intérêts, comme l'affiliation et la continuité des soins. C’est ce que les auteures proposent ici. En étant honnêtes et lucides à propos de ce que nous pouvons réellement mesurer et évaluer avec les données dont nous disposons, elles sont d’avis qu’on crée une ouverture d’esprit pour des approches plus créatives en matière d’évaluation des politiques de santé.